Le monde était à l’envers, elle avait l’impression de flotter dans une sorte d’océan de douleur et de tristesse. Les souvenirs allaient et venaient dans son esprit. De cours flashs tellement précis l’assaillaient, s’imprimaient sur ses rétines tandis que les sensations de ce jour-là remontaient de ses tripes jusqu’au-delà de sa peau.
Ma nièce …
Les nausées furent de plus en plus insistantes. Des douleurs insistantes déchirèrent ses bras et ses chevilles.
Ma chère nièce …
Heilin sauta du lit en proie à une peur incontrôlable et incompréhensible. Elle se recroquevilla sur elle-même sous l'effet de la douleur traversant son corps entier. Sa peau était d’une sensibilité effroyable, ses propres mains lui causaient du mal dès qu’elle se touchait.
Heilin.
La jeune femme n’osa pas jeter un regard vers l’homme qui venait d’entrer dans sa chambre. Il la rejoignit en deux enjambées et replaça les mèches de cheveux devenus trop long hors de son visage couvert de sueur. Elle souffrait jusque dans ses os.
Ça va aller.
Heilin hésita un seconde à se confier. Elle en avait assez des cauchemars chaque nuit.
Parle-moi ! Tu es de plus en plus mal...
Elle ouvrit la bouche, prête à se confesser, rassurée par son calme et sa force qu’elle sentait naviguer dans ses veines jusqu'à son cœur.
Aucun son ne put sortir. Le silence s’éternisa, rempli d’incertitude et d’effroi. La jeune femme ferma ses yeux douloureusement pour échapper à ses sensations.
Excuse-moi, se mit-elle à pleurer.
Il ne répondit rien, mais il la prit par les épaules et la serra contre lui. Il tira la couverture du lit et les recouvrit avec. Il l’écouta évacuer sa douleur et sa peine jusqu’à ce qu’elle s’endorme d'épuisement.
Il lui embrassa le front en la berçant tendrement.
